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Les chiffres du digital learning en 2023

Par Isabelle Aussant le 2 mai 2023

Depuis la pandémie, les organismes de formation ont dû revoir leurs stratégies et leurs outils pour proposer des parcours digitalisés. En 2022, ces derniers recherchent un juste équilibre entre méthodes pédagogiques traditionnelles et outils digitaux pour répondre aux nouvelles attentes des apprenants. 

Afin de comprendre les évolutions du secteur, l'ISFT a mené une enquête en 2022 auprès de 450 professionnels de la formation. Dans cet article, nous vous présentons les résultats marquants de cette étude, mettant en lumière des tendances de fond.

 

 Le blended learning en hausse

Pour la première fois, la part du blended learning (mélange de présentiel et distanciel) dépasse la part du 100 % présentiel dans les offres de formation ! 37 % des formations sont aujourd'hui dispensées en blended learning, contre 36 % en 100 % présentiel. De plus, les formations en présentiel sont en perte de vitesse, avec une chute de 8 points entre les baromètres 2023 et 2022.

Le 100 % distanciel lui s'accélère, avec une hausse de 10 points entre 2022 et 2023 pour représenter 27 % des formations.

Les retours des apprenants sont très positifs après une formation multimodale ou distancielle : ils apprécient l’interactivité des modules e-learning, la diversité des supports et le système de la formation en blended learning.

Néanmoins, les apprenants ressentent toujours le besoin d’avoir un tuteur ou superviseur durant la formation et d’être en contact avec leurs formateurs grâce au présentiel.

La complexité de l’utilisation des outils informatiques reste aussi un frein pour certains.

 

 

La formation en distanciel prend de l’ampleur

Les organismes de formation interrogés lors de l’étude considèrent que le développement de la part de distanciel ou de blended learning a pour but de :

  • Améliorer l’efficacité pédagogique des formations (48 %) : le multimodal permet d’être plus en phase avec les rythmes et les méthodes d’apprentissages à chaque étape des parcours de formation.
  • Répondre à la demande des clients (19 %) : cela permet d’optimiser les temps d’apprentissage.
  • Répondre à la demande des apprenants (13 %) : la digitalisation des formations ces dernières années a permis d’identifier les bénéfices de ces pratiques. En effet, ce sont les apprenants qui ne souhaitent pas que le présentiel soit systématique.

 

Les modalités asynchrones en progression

Cette année, les différentes modalités de formation sont perçues différemment en termes d’efficacité. Bien que le présentiel reste considéré comme la modalité la plus efficace, selon 78 % des personnes interrogées, il perd 6 points par rapport à l’année dernière, montrant un changement de modalité sur les modalités synchrones. Pour le système de classe virtuelle, il perd quant à lui 11 points bien qu’il reste deuxième sur le podium, considéré comme la deuxième modalité la plus efficace selon 71 % des interrogés.

Les formations asynchrones sont perçues comme de plus en plus efficaces :

  • 68 % des organismes interrogés disent que le e-learning scénarisé est efficace, ce qui représente une hausse de 7 points.
  • 58 % mentionnent l’efficacité du video-learning, représentant une hausse de 8 points.
  • 49 % du micro-learning, représentant une hausse de 9 points en un an.

 

Quels freins à la mise en place du digital learning ?

A travers l’étude réalisée, A travers l'étude réalisés, les freins à la mise en place du digital learning sont principalement liés à l'humain :

  • Manque de temps.
  • Manque d'effectifs.

Le manque de compétences des équipes pédagogiques à mettre en place du digital learning représente également plus de la moitié des raisons invoquées par les répondants.

Ensuite, le manque de budget, le manque d’adhésion des formateurs et des apprenants sont également des freins à la mise en place du digital learning.

Il est cependant intéressant de noter que le manque d’adhésion de la hiérarchie, des formateurs ou des apprenants ne sont pas de réels obstacles.

 

Les défis pédagogiques pour 2023

Le perfectionnement de la qualité pédagogique des formations à distance

Avec l’accélération de la mise en place des contenus asynchrones, 16 % des professionnels de la formation interrogés ont pour priorité d’améliorer la qualité pédagogique des formations distancielles asynchrones.

 

Néanmoins, les autres enjeux primordiaux seront dans un premier temps de rendre les formations distancielles synchrones plus dynamiques et attractives (11 %). Par la suite, il faudra renforcer le tutorat, le coaching, le mentorat dans les parcours de formation multimodaux (11 %).

 

L’amélioration des contenus et des outils pédagogiques

72 % des contenus pédagogiques sont aujourd’hui produits en interne : aussi bien par le service de formation, que par les collaborateurs. Ce chiffre élevé gagne 9 points par rapport à l’année dernière, au détriment du recours aux catalogues sur étagère qui représente lui 13 %.

Concernant les outils utilisés pour la conception et la diffusion des contenus, les outils gratuits tels que Powerpoint, Genially ou encore Google Forms sont les plus utilisés pour la formation à distance.

 

Pas de grand changement sur l’utilisation des outils de diffusion : les LMS (Learning Management System, ou espace apprenant en ligne) payants perdent 3 points par rapport aux LMS gratuits, alors qu’ils étaient exæquo l’année dernière.

 

Les facteurs d’engagement des apprenants

Cette année, il y a une certaine stabilité sur les critères influençant les apprenants à commencer leur formation. Il s’agit encore du thème de la formation en lien avec les problématiques métier qui est le premier facteur d’engagement à hauteur de 23 %, suivi de l’obtention d’une certification à 14 % et la présence d’un tuteur (également 14 %).

 

 Les facteurs de motivation pour terminer une formation en ligne

Le classement de cette année est une nouvelle fois identique pour le trio de tête :

  • La présence d’un tuteur (21 %).
  • L’obtention d’une certification (18 %).
  • Les contenus de formation en lien avec les problématiques métier (17 %).

 

Néanmoins, la qualité multimédia, le niveau d’interactivité des contenus et la gamification du parcours de formations gagnent des points par rapport à l’an passé.

La mise en place de ces nouveaux parcours devra s’effectuer après avoir sécurisé les actions de tutorat ou un meilleur ciblage des contenus de formation.

 

L’importance du tutorat dans le processus d’engagement de l’apprenant

Le tutorat permet l’engagement durable des apprenants lors des formations :

  • 57 % des dispositifs non tutorés ont un taux de complétion inférieur à 20 %. Dans la plupart des formations non tutorées, une faible proportion (moins de 10 %) des apprenants finit sa formation.
  • 63 % des dispositifs tutorés ont un taux de complétion supérieur à 60 %.

 

Il apparait donc essentiel de fournir un accompagnement individuel à l’apprenant, afin de le guider au mieux dans son parcours et s’assurer de sa bonne réussite.

 

En conclusion

Les formations en 100 % distanciel et en blended learning deviennent de plus en plus prisées. Cette tendance qui a été constatée lors du précédent sondage, se confirme aujourd’hui avec cette nouvelle étude. Il devient donc indispensable pour les formateurs, comme les organismes de formation de proposer des parcours digitaux et un accompagnement apprenant à distance approrié et adapté aux nouvelles attentes du public. Si vous souhaitez en savoir plus sur les modalités et l’accompagnement des apprenants, découvrez notre formation de formateur professionnel d’adultes inscrites au RNCP Niveau 5.

 

Retrouvrez les résultats détaillés du baromètre 2023 : https://www.istf-formation.fr/blog/barometre-les-chiffres-2023-du-digital-learning

Isabelle Aussant, Directrice pédagogique du Groupe Evolution & Perspectives

Topics: Tendances

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